Wednesday 9 November 2011

I Gilbert FASTENAEKENS I



Gilbert Fastenaekens est né en 1955 à Bruxelles où il vit. Rapidement reconnu pour son travail photographique sur les paysages urbains de nuit, il participe à la mission photographique de la Datar en France en 1984.

Parallèlement, de 1990 à 1996, Gilbert Fastenaekens a poursuivi un travail sur Bruxelles, publié sous le titre Site (ARP Editions, 1996), nous amenant à questionner le sens profond de la ville et de son développement, autant que son fondement et la logique qui y a cours. L’ensemble des œuvres photographique récentes, présente principalement des éléments de paysage urbain qui implique progressivement le spectateur, d’un traitement plutôt sculptural de l’architecture à une vision de plus en plus ouverte, poétique, voire théâtrale de la ville. Au départ d’un abondant corpus photographique, issu d’une réflexion en profondeur menée depuis une quinzaine d’années sur l’architecture et l’espace urbain de Bruxelles – murs aveugles, murs rideaux, chantiers et dents creuses urbanistiques, etc.- l’artiste a sélectionné des images d’une grande densité formelle. Ces photographies couleurs, faisant l’objet d’impressions numériques et présentées dans un format pouvant aller jusqu’à 2m x 2,5m, confrontent le spectateur de manière quasi physique avec la banalité de l’habitat contemporain



"At night, urban topography is left to its own devices. It is the unlit stage of an enigmatic opera, the abandoned decor of a monumental play from which the actors have been banished. Night is a moment prolonged over several hours, but freed of the weight of minutes, of the passage of time." It is concept that sets the tone for all of Gilbert Fastenaekens work.

 
La réalité comme ruine (http://archive.photographie.com/?evtid=117237&secid=2)
 

Depuis son invention, la photographie a toujours eu un lien avec la ruine : tous les deux possèdent la caractéristique d’être une empreinte d’une relique, tous les deux fonctionnent simultanément comme moment, - un lien temporel entre image ou lieu – et comme monument – une évocation des événements antérieurs. La mémoire moderne ne peut plus exister sans photographie. Ruines et photos sont les prothèses de nos souvenirs fuyants. Une photo d’une ruine séculaire vieille d’une centaine d’année est une relique qui témoigne d’une relique, une image hiérarchisée qui nous confronte aux diverses dimensions du passé et un exercice façonné dans des pensées (méta) historiques. 

La photographie et la ruine ne renvoient cependant pas uniquement au passé dans le sens de délabrement, destruction ou disparition. En rendant le passé visible naît aussi l’idée de progrès.
En outre, il y a également une étrange déformation de la notion ruine, notamment dans la création de l’idée du bâtiment inachevé, de la ruine en construction.
Ruine et chantier sont l’un l’autre considérés comme incomplets.
Le portrait de Bruxelles comme chantier séculaire (de Gilbert Fastenaekens), les panoramas d’un Sarajevo délabré ou de paysages mutilés près de Doel (de Jan Kempenaers), les squelettes en beton (de Niels Donckers) montrent des paysages contemporains en ruines, inspirés par des reliques du modernisme, le morcellement chaotique du paysage suburbain, la métamorphose hystérique de la métropole post-moderne ou par des traces omniprésentes de pollution.

 

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